Enfants en garde alternée : Le retour

Cette semaine, mes petits sont avec moi. J’écrirai sûrement moins. Il est 21h17, ils sont couchés. Je suis épuisée mentalement et physiquement. Je ne sais quel besoin me prend d’écrire à cette heure.

Je les ai retrouvés aujourd’hui, ils ont été difficiles. La mère de mon ex-mari qui était avec lui depuis la séparation est repartie depuis une dizaine de jours. Il est maintenant seul avec les enfants pendant sa semaine. Je cherche sûrement la petite bête, mais je les ai trouvés différents des fois précédentes. Je n’ai pas ressenti chez eux cette… légèreté, la gaité à toute épreuve…  Mon cadet a fait des caprices à rallonges. Mon aîné a taquiné le cadet et ma fille, habituellement si douce et si facile, m’a fait de l’opposition.

En réponse à tout cela j’ai essayé d’être ferme en me disant : "Ce n’est pas parce que vous avez été absent une semaine et que j’ai beaucoup pensé à vous que je vais tout vous céder." Dès le départ, je rebalise le tout à coup de :

• On ne parle pas comme ça aux adultes et surtout pas à sa mère.
• Ce n’est pas comme ça qu’on demande.
• Non c’est non, ce n’est pas parce que tu pleures que je changerai d’avis. Et tu te calmes, je ne veux pas t’entendre hurler ainsi…
• Si vous n’arrivez pas à vous entendre moi, je punis tout le monde.
• Arrête de rapporter.

…Et bien d’autres que je tairais ici

Mains sur les hanches sourcils froncés et sans ciller même si je doute, même si cela me brise le cœur, ils ne doivent rien voir. Après, une fois l’orage passé, on se réconcilie, on explique à nouveau plus calmement.

Et il y a aussi eu le :

• Ecoutez, je suis seule avec vous tous les trois pour la semaine. Ce n’est pas facile car il y a beaucoup à faire. Vous avez intérêt à vous calmer et à vous entendre sinon ça ira très mal pour vous… Vous ne me rendrez pas folle cette semaine !

Je suis épuisée. Fatiguée de me contenir. Lassée de lutter contre ma propre colère, mon agacement… Saoulée par mes propres paroles (répéter toujours les mêmes choses et expliquer expliquer expliquer) Pas d’allié. Pas d’appui. Pas d’oreille attentive, de conseils ou de mots d’encouragements. Seule face à eux. Elever seule ses enfants n’est pas chose facile. Cette situation reste cependant tout à fait surmontable avec de la bonne volonté et de l’organisation. Il n’y a pas que de bons moments. Le peu d’expérience que j’ai de la garde alternée m’a tout de même montré que, une fois les règles de la maison rappelée, une fois le premier bras de fer remporté, le reste de la semaine est plus facile.

Ce mode familial a aussi ses bons côtés :

Pas de mésentente concernant les pratiques,

Pas de reproches concernant le trop ou trop peu de rigidité,

Pas de reproches, de regards désapprobateurs ou culpabilisants.

Sans parler du parent fantôme qui est là physiquement mais n'intervient jamais. 

Comme quoi tout est toujours nuancé, chacun doit trouver la place qui le rend le plus heureux. Celle-ci me convient  (:))